09/05/2011

Les livres

Y'a des livres qui bercent par l'histoire qu'ils racontent. D'autres par la qualité de l'écrit. Parfois, le format. Y'a des livres qui sentent bon. Qui sont beaux. 

J'ai acheté des livres pour la couverture. Une ou deux fois pour la qualité de l'impression "qualité de la police des lettres et contraste foncé/pâle, versus la qualité du papier", parce qu'elle rendait la lecture facile. 

On est des êtres sensuels. Tenir un livre dans ses mains, ou mettre dans son sac à dos un vieux bouquin aux coins écornés, utiliser une photo familiale comme marque-page, souligner une belle phrase, inscrire en catastrophe un numéro de téléphone sur un coin de la première page, la blanche, mouiller un doigt pour tourner une page quand deux pages qui s'aiment ne veulent pas se séparer (tiens, y'a une histoire à écrire avec cette idée: deux pages des 1001 Nuits, 344 et 346, s'aimaient d'amour tendre...), mettre un livre sous un portable pour relever le clavier et lui donner un meilleur angle pour taper ses notes, j'ai même vue une amie, d'un sans-gêne excessif, utiliser un de mes livres pour faire un mauvais parti à une araignée !

Pendant le siège de Léningrad, lors du fameux hiver de 1943 où les Allemands ont tenté d'affamer les Russes de la ville, ceux-ci ont trouvé toutes sortes de moyens extrêmes pour essayer de survivre. L'un deux a été de faire du bouillon avec la tranche des livres, puisque dans la colle qui tenait les pages ensemble, il y avait alors une petite quantité de protéines. C'était une solution extrême, mais quand on meurt de faim on en arrive aux extrêmes. 

Bref, pour leur beauté ou leur histoire ou leur utilité ou leur impact... Pas sûr que les livres seront tout à fait remplacés par les tablettes électroniques un jour.

Placez-moi parmi ceux qui ne veulent pas que les livres de papier disparaissent.