Il y a pire qu'un samedi matin.
Il y a pire qu'un soleil plein, pas timide du tout, qui prend ses aises dans un grand lit-ciel tout bleu.
Il y a pire que ce muffin au sarrazin, plein de tout, vide de gluten.
Il y a pire que d'être en congé.
Il y a pire société que celle dans laquelle je baigne, qu'une jeunesse qui bave un peu sur l'ordre établi, enfin, qui défie ma génération comme ma génération a défié les abus et les assises de la précédente, enfin.
Il y a pire que ce café, Sumatra, corsé à souhait, noir comme l'absence de tout, qui s'est juré de me réveiller pour de bon.
Il y a pire que Bach, tôt le matin. Bach c'est le Sumatra de l'âme.
Il y a pire que ce mois, celui des journées qui s'étirent, qui éclairent en longueur.
Il y a pire que cette heure où rien n'est fait et tout est à choisir.