24/12/2013

Chapeau Claude Robinson


Il y a ceux et celles qu'on trouve amusants.

Desquels on applaudit le talent.

Qui nous divertissent.

Qui nous intriguent.

Qu'on aime aussi, aimer se conjuguant ici à tous les degrés d'une échelle qui va de 1 à 1000.

Mais combien d'humains ont une place de près ou de loin dans votre vie, à propos desquels vous pouvez dire, de manière solide: ADMIRATION !

Probablement comme moi, moins que les doigts d'une main.

Pour moi, de cette main, le pouce se nomme Claude Robinson.

Le graphiste de profession a créé un personnage dessiné il y a une vingtaine d'année: Robinson Curiosité. Et il s'est fait volé son idée. Quelques "bandits à cravates et en jupons", dixit Yves Boisvert,  ont trouvé l'idée bonne à exploiter sans jamais trouver par contre l'idée de payer des droits d'auteurs, valable. 


Claude Robinson a donc poursuivi. 

David contre Goliath. 

Un individu contre Cinar, compagnie dont la valeur à l'époque était estimée à un quart de milliard de $.

Du fond de leurs bureaux aux tapis probablement épais comme des futons, on a du s'esclaffer. "Nos avocats vont l'avoir à l'usure". Un petit minable osait défier la Machine ? "Ah !"

Le combat de Robinson aura duré 18 ans. 


DIX-HUIT ANS !!!!

On l'a traîné dans la boue. Traité de tous les noms. On a fait durer les procédures, convaincu qu'on aurait le petit barbu à l'usure. 


Quand le premier jugement a favorisé Robinson, Cinar porté la cause en appel, convaincu que le temps était leur allié. 

Les années ont passées. La cour d'Appel a rendu un jugement à la baisse qui amputait une bonne partie de ce que le premier jugement donnait à Robinson en dédommagement. Mais reconnaissait encore une fois le vol d'idée par Cinar.

Alors ce diable d'homme s'est retroussé les manches et a porté la cause en Cour Suprême.

Le jugement vient de tomber.

En sa faveur.

18 ans après avoir demandé 2.5 millions de $ en dédommagement, Cinar, qui en passant a dû en dépenser davantage en frais d'avocat pendant toutes ces années, est vaincue.

Claude Robinson y a laissé des Everest d'énergie nerveuse. Il a accumulé une dette de 2.3 millions de $ en frais d'avocats à payer. Et devra se faire payer alors que Cinar n'existe plus comme tel et sa filiale a été vendue a des Ontariens. 


Même chose en Europe où Christophe Izard, le prétendu auteur de "Robinson Sucroë" (!!!), n'est plus dans le portrait.

Combien Claude Robinson pourra t-il récupérer ? Probablement trop peu pour payer ce qu'il doit à ses avocats.

Que reste t-il de cet épique combat ?

Des constats légaux qui serviront les prochains qui auront à défendre leurs droits d'auteurs. C'est au moins ça.

Et pour moi, une immense admiration pour un homme qui a donné à tous une foutue de belle leçon de droiture et de courage.